Le 23 mai 2013, les membres du Master 2 d’ethnologie organisent un colloque pour questionner les perspectives qu’engendre la mise en relation de deux manières de saisir le monde : l’art et l’anthropologie. À travers les témoignages croisés de chercheurs et d’artistes, ils souhaitent aborder plusieurs expériences qui explorent ce mouvement d’aller et de retour, voire la fusion de ces deux modes d’appréhension du réel. L’ethnologie peut-elle offrir un matériau à l’art ? L’art est-il à même d’apporter des outils et des perspectives pour la construction du savoir anthropologique ? A leur invitation, Christophe Rulhes parle de l’expérience du GdRA, de son rapport à Julien Cassier, des horizons anthropologiques qu’ouvrent à son avis le travail de la compagnie et de l’enquête. Rulhes rencontre ce jour-là le travail de l’auteur Charles Robinson avec qui il échange fructueusement en salle de conférence, dans les couloirs, dans le métro.
Charles Robinson est un romancier ayant notamment écrit le roman Dans les cités. Un ethnologue y est envoyé en mission dans une cité de la banlieue parisienne. Il doit ramener de beaux et instructifs portraits qui aideront à caler les discours officiels accompagnant le projet local de rénovation urbaine. Un roman construit à partir d’un journal de terrain d’environ 800 pages. La littérature est une des nombreuses méthodes d’exploration et d’observation du monde, des populations, des structures et des interactions, des individus. Cette méthode hérite du réel, se collette avec lui. Une différence toutefois est à noter ici : le lieu décrit par Robinson, les structures, les individus, n’existent pas, pas plus que le terrain, et il n’y a pas eu d’enquête. Enquête imaginaire. Réel de subjection. Voilà qui intéresse le GdRA.