Enquête
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La philosophie du langage ordinaire héritière de Wittgenstein et de Cavell et l’anthropologie (visuelle) qui voudrait s’en inspirer peuvent être vues comme une éducation du regard qui passe par une modification de la manière dont on voit les choses. Dans le cadre de ces journées d’étude, il s’agira de se demander ce que nous appelons « modifier sa manière de voir » (la sienne propre et celle d’autrui) en prêtant attention aux usages que nous faisons – dans nos enseignements, nos oeuvres et nos apprentissages – des (suites d’) images que tour à tour nous regardons, montons et montrons." Yves Erard, linguiste, UNIL. Les journées sont organisées à Lausanne par Panthéon Paris 1 Sorbonne et l'Université de Lausanne, avec notamment pour invités Sandra Laugier, Joëlle Zask, le GdRA, Simon Frey, etc.

Christophe Rulhes est invité à Vileurbanne le 7 juin pour la journée de "La Fabrique du témoignage oral". Alors que la discipline historique ne cesse de penser ses responsabilités et engagements, cette journée interprofessionnelle a pour objectif de rassembler des chercheurs en sciences sociales et des acteurs culturels et patrimoniaux, autour de la production et des usages différenciés du témoignage oral selon les contextes historiques, géographiques et sociaux, et les champs disciplinaires et professionnels. Elle est le fruit d’une réflexion commune menée depuis plusieurs mois par différents chercheurs mais aussi des réseaux et institutions culturelles et patrimoniales, en particulier Memorha, Le Rize, le centre des musiques traditionnelles de Rhône-Alpes et le service ethnologie de la DRAC Auvergne-Rhône-Alpes.

 

> Lien vers la page du Centre des Musiques Traditionelles Rhône-Alpes

Le 14 novembre 2016 nous étions au Sénat. Il me semble que le référentiel des droits culturels devrait s’imposer à nous d’évidence (artistes, acteurs et opérateurs culturels, programmateurs, élus) tant il se base sur les fondamentaux de la liberté humaine des personnes en terme d’arts et d’expressions. Il rejoint le meilleur des courants culturalistes, perspectivistes et structuralistes des anthropologues, et ses acteurs et philosophes devraient peut-être le rapprocher du pragmatisme américain et des courants pédagogiques, écologiques et artistiques alternatifs de la fin du 19ème et du début du 20ème siècle : Montessori, Frenet, Dewey, Duncan, Steiner, Black Mountain College, etc. Plutôt que d’en clamer la prétendue nouveauté, il serait sans doutes bon de l’enraciner dans la longue histoire continuiste et (peut-être) cumulative des droits humains et culturels des personnes, qui embrasse les sphères des arts, des sciences, de l’éducation ; de la santé des âmes et des corps avec ses avatars modernes que sont la médecine, la psychanalyse et la psychiatrie ; de l’ordinaire, du style et du spirituel, avec là-aussi ses avatars récents que sont les grands monothéismes ; mais aussi les autres façons d’être au monde ailleurs qu’en occident ou quelque part sous l’occident.

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Le mardi 15 octobre 2013 à 19h30 à Marseille, 150 assiettes d’aligot, préparation aveyronnaise à base de tomme fraîche d’Aubrac et de pommes de terre, furent dégustées dans la rue Pastoret, dans une ville bien plus imprégnée d’habitude par ses magnifiques odeurs de semoule safranée, ses écumes de pastillas épicées ou de poissons cuisinés. Bertrand Davenel, membre de l’équipe du théâtre du Merlan chargé des relations avec les publics était l’instigateur de ce repas atypique en méditerranée. Les mets, les hommes, les idées circulent et ne s’appartiennent pas.

 

Comment réunir un temps la réflexion de Joëlle Zask, philosophe de l’art pragmatiste et dont Christophe Rulhes souhaitait depuis longtemps faire la rencontre, et le GdRA, passionné lui aussi d’art, de démocratie culturelle, de participation et de John Dewey ?

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En interrogeant des questions comme l'appartenance au territoire, la notion de frontière, la constitution de la personne, une collaboration et un échange se sont instaurés entre Christophe Rulhes et des chercheurs, universitaires et étudiants, issus du laboratoire Méditerranéen de sociologie et du département de sociologie de l'Université Aix-Marseille. 

De ces entretiens et rencontres sont nées les "Rencontres à VIFS" qui ont eu lieu en 2013 avec le concours du théâtre du Merlan, ponts jetés entre l'Art et la Recherche pour décloisonner les approches et suggérer un éclairage différent de la connaissance, notamment dans le domaine de la sociologie.
Le GdRA aime inviter le public à rencontrer, partager et échanger autrement sur des sujets qui peuvent à priori concerner tout un chacun. Ainsi le mardi 22 octobre 2013 Sylvia Girel (maître de conférences HDR, sociologue spécialisée dans les arts et la culture, rattachée au LESA et au LAMES), Gabriel Mattéi (étudiant en master professionnel de sociologie à Aix-Marseille Université) et Constance De Gourcy (enseignante au département de sociologie à Aix-Marseille Université et chercheur au LAMES sur les nouvelles formes de territorialités dans le contexte migratoire) ont discuté avec Christophe Rulhes la notion de personne dans le quotidien et le théâtre en se frottant à la redoutable et amusante question : Qu’est-ce qu’une personne ?

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Le 23 mai 2013, les membres du Master 2 d’ethnologie organisent un colloque pour questionner les perspectives qu’engendre la mise en relation de deux manières de saisir le monde : l’art et l’anthropologie. À travers les témoignages croisés de chercheurs et d’artistes, ils souhaitent aborder plusieurs expériences qui explorent ce mouvement d’aller et de retour, voire la fusion de ces deux modes d’appréhension du réel. L’ethnologie peut-elle offrir un matériau à l’art ? L’art est-il à même d’apporter des outils et des perspectives pour la construction du savoir anthropologique ? A leur invitation, Christophe Rulhes parle de l’expérience du GdRA, de son rapport à Julien Cassier, des horizons anthropologiques qu’ouvrent à son avis le travail de la compagnie et de l’enquête. Rulhes rencontre ce jour-là le travail de l’auteur Charles Robinson avec qui il échange fructueusement en salle de conférence, dans les couloirs, dans le métro.

Charles Robinson est un romancier ayant notamment écrit le roman Dans les cités. Un ethnologue y est envoyé en mission dans une cité de la banlieue parisienne. Il doit ramener de beaux et instructifs portraits qui aideront à caler les discours officiels accompagnant le projet local de rénovation urbaine. Un roman construit à partir d’un journal de terrain d’environ 800 pages. La littérature est une des nombreuses méthodes d’exploration et d’observation du monde, des populations, des structures et des interactions, des individus. Cette méthode hérite du réel, se collette avec lui. Une différence toutefois est à noter ici : le lieu décrit par Robinson, les structures, les individus, n’existent pas, pas plus que le terrain, et il n’y a pas eu d’enquête. Enquête imaginaire. Réel de subjection. Voilà qui intéresse le GdRA.

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De 1963 à 2013, du Théâtre Populaire de Lorraine au Centre Dramatique National : coup de projecteur sur l’histoire singulière et les perspectives d’avenir d’une maison de création, au fil de tables-rondes et de débats réunissant des artistes, des universitaires et des acteurs du monde politique et de la décentralisation théâtrale. Le premier rendez-vous a lieu au Théâtre en Bois de Thionville en 2013 et réunit Robert Abirached, écrivain, professeur émérite, ancien directeur du Théâtre et des Spectacles au ministère de la Culture sous Jack Lang, Mathieu Bauer musicien et metteur en scène, directeur du CDN – Nouveau Théâtre de Montreuil, Christophe Rulhes, musicien-compositeur et ethnologue de l’EHESS, fondateur du Groupe de Recherches Artistiques (GdRA), Emmanuel Wallon, professeur à l’Université Paris Ouest Nanterre et à l’Université catholique de Louvain-la-Neuve, Bérangère Vantusso, metteur en scène et directrice de la Cie de la Mauvaise Graine et Jean-Marc Adolphe, journaliste et directeur de la revue culturelle Mouvement.
 En présence des metteurs en scène anciens directeurs du théâtre Jacques Kraemer, Charles Tordjman, Stéphanie Loïk, Laurent Gutmann ainsi que Jean Boillot actuel directeur du NEST. Rulhes et Abirached échangent passionnément sur « la nature du théâtre ». Rulhes, qui commence son allocuation en parlant des travaux de Jean Clottes, de l’art pariétal et de l’hypothèse chamanique et spectaculaire qui l’accompagne, insiste sur le fait qu’il est bon d’élargir les spectres de comparaison des œuvres afin de dépasser la définition savante et européanocentrée du théâtre. Abirached lui rappelle qu’il ne l’a pas attendu pour ce faire. Adolphe jubile et attise. La discussion se poursuivra longuement autour d’un verre, les trois hommes semblent d’accord.

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A la Cité Maison de Théâtre de Marseille, Michel Andrée et Florence Lloret se pose fréquemment la question du réel en rapport à leur théâtre. Se tissent ainsi des échanges avec des compagnies extérieures autour des questions liées au document, au texte, à l’écriture. En 2012 à l’occasion de sa première biennale internationale des écritures du réel, la Cité a donc invité le GdRA et Christophe Rulhes pour formaliser une rencontre animée par Tania Moguilevskaia (Paris III-Sorbonne Nouvelle) en présence de Jean-Marc Adolphe, directeur de la revue Mouvement, Mireille Perrier (metteur en scène et comédienne), Jean-Michel Van den Eeyden (metteur en scène-L’Ancre à Charleroi), Michel André et Florence Lloret.

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Le samedi 7 mai 2011 après avoir joué Singularités ordinaires au théâtre du Merlan à Marseille, Christophe Rulhes discute passionnément avec le documentariste Régis Sauder dont il admire le travail et qui collaborera quelques temps plus tard avec Benoît Bonnemaison-Fitte, membre du GdRA. Se joint à la discussion Vincent Girard, psychiatre et anthropologue, avec lequel Christophe parle du portrait, du théâtre, de la mise en récit, de la schizophrénie. Sans vraiment le savoir Vincent Girard devient le dramaturge de SUJET, la pièce en gestation du GdRA. Depuis, son travail au cœur de la schizophrénie, avec sa volonté de donner la parole aux personnes et de laisser entendre l’autodétermination du malade, influence grandement le théâtre du GdRA. L’échange entre Vincent et Christophe va se poursuivre.

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« La crise de la représentation est fréquemment évoquée lorsqu’il s’agit de politique, alors même qu’elle est générale et planétaire, qu’elle concerne aussi les domaines scientifiques – les chercheurs peinant à renouveler leurs problématiques et leurs méthodes – et qu’elle prolonge celle qui agite, depuis maintenant deux siècles, les mondes de l’art, en quête de pertinence politique et de liens renouvelés avec les sciences sociales. 
Nos difficultés à représenter ce que nous sommes et ce que nous allons devenir, mais aussi l’urgence à y parvenir, sont particulièrement mises en lumière par la crise écologique. Les controverses sur les causes et la durabilité du changement climatique, et donc sur la nécessité d’opérer ou non une transformation de notre mode de vie, sont notamment induites par la multiplicité des lectures existantes (politique, économique, sociale, etc.), abusivement cloisonnées. La prise de décisions butte ainsi sur notre incapacité collective à représenter les enjeux d’une façon à la fois exacte, sensible, sensée et partagée.

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1 > Depuis bientôt vingt ans, Christophe Rulhes lit les travaux de l’anthropologue et philosophe Bruno Latour. 

2 > Or, le Mardi 4 Mai 2010, le GdRA est invité par Laura Jouve à l’Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales de Paris pour « les Mardis de la recherche action », de 9h à 12h en salle 11 du 105 boulevard Raspail à Paris. Il s’agit de réfléchir, en compagnie de sociologues ou anthropologues de l’EHESS, aux relations liant sciences, arts, théâtre et politique. Au cours de ce séminaire, le GdRA rencontre Chantal Latour. 

3 > Le Jeudi 6 Mai 2010, Bruno Latour assiste à une représentation de Singularités ordinaires du GdRA au théâtre Sylvia Monfort à Paris. Les échanges débutent. 

4 > Le Samedi 5 Juin 2010, Bruno Latour vient à Blois voir la création Robert, Arlette, Acte 2, menée par le GdRA à l’initiative du Festival Excentriques en compagnie de 180 chanteurs. Les présentations enfin faites, les discussions se partagent. 5 > Le Jeudi 7 Avril 2011, Bruno Latour et Valérie Pihet invitent le GdRA à Sciences Po. Paris pour rencontrer les élèves du Master d’expérimentation « Arts et politique » s’inscrivant dans la tradition pragmatique de James, Lippmann ou Dewey. Ont participé aux séminaires SPEAP, Philippe Descola, Antoine Hennion, Isabelle Stenger, Anne Christine Taylor, etc. Autant de chercheurs dont le GdRA suit le travail avec grand intérêt.

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En 2010 et à l’invitation de Laura Jouve de l’Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales, le GdRA participe aux « Mardis de la recherche-action » où des chercheurs et des doctorants se posent les questions suivantes : Comment mettre en place l’observation participante et l’engagement du chercheur sur son terrain ? Comment établir un lien entre le chercheur et les différents acteurs du terrain auquel il se consacre ? À quoi tient la complexité de la collaboration entre le monde de la recherche et le monde de l’action artistique, culturelle, sociale, politique ? Que gagnent respectivement "les chercheurs" et "les acteurs" à travailler de concert ? Jusqu’où la construction collective de la connaissance est-elle possible ? Quelles seraient les conditions d'une recherche appliquée et d'une action réflexive ? Dans le croisement de différents modes de savoir, le défi de communication peut-il se dessiner en moteur de recherche ? Depuis cette première expérience, Laura Jouve et le GdRA ne manquent pas de se croiser et continuent à se poser ce genre de question.

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