NOUR
Nour est le second volet d’une écriture consacrée à La Personne initiée par le spectacle Singularités ordinaires. Les membres de la compagnie ont collecté des faits réels dans les paroles de Driss, Nor, Djamila, Nicolas, Fatima, Saïda, Jeanine, Farida, Gérard, Claude, Aïcha, Jean, Lum, Hassan, bref… des personnes, rencontrées au fil de plusieurs entretiens enregistrés et d’expériences d’écoutes vécues à Boulazac, Bourdeilles, Arles, Marseille, Calais. À partir de ces témoignages ils ont retranscrit plusieurs interviews imaginaires réalisés auprès d’une jeune femme d’origine Algéro-Marocaine, appelée Nour El Yacoubi, née en 1983 à côté de Périgueux en France dans la cité des Vignaud.
Les parents de Nour, une mère Algérienne de Tlemcen et un père Marocain d’Oujda « ont passé la mer » et sont « rentrés » par Marseille en 1975. Nour aime sa vie, ses amis, la danse et notamment les danses urbaines. Ce faisant, elle provoque peu à peu un conflit avec Amin, un père égaré par le voyage et les épreuves que subit sa famille. Tout en transformant un nouveau cadre de vie pour elle et ses proches, Djamila la mère lutte et résiste, tente de transmettre des langues, des arts de faire, des valeurs, des philosophies et des religions qui se fragilisent. De ces contradictions vont naître de nombreuses controverses familiales dont Nour sera l’une des principales actrices : secrets, drames, découvertes, silences.
À partir de cette histoire sont exposées des questions humaines et ordinaires sans doutes propres à chaque famille – transmission, héritage, innovation, voyages sociaux et géographiques – et propres à chaque personne – récit sur soi, fragilité et capacité de l’être, rapports intergénérationnels, parcours et bifurcations.
Au plateau, le GdRA a invité la danseuse Nedjma Benchaïb et la comédienne Domi Giroud pour raconter avec lui le destin de la famille El Yacoubi.
THEATER DER ZEIT | 2012 | NATALIE HOFMANN
Une "fiction réelle" très convaincante !
"Ecrit à partir de témoignages réels collectionnés, cette pièce met en scène l’histoire fictive d’une jeune française et fille d’immigrés nord-africains, qui essaie par le biais de la danse urbaine de trouver sa propre identité. Un tremplin géant transforme les murs, éclairés par des projections vidéo en grand format, en sols de danse verticaux.
Des textes sensibles et des images impressionnantes nous font plonger d’une manière nouvelle dans des sujets très anciens comme l’héritage culturel, les conflits de générations et le développement personnel. Un théâtre d’action anthropologique qui propose une fusion des différentes disciplines artistiques pour parvenir à une ‘fiction réelle’ très convaincante."
PAS LA PEINE DE CRIER | FRANCE CULTURE | 2011 | MARIE RICHEUX
Sur un plateau rouge et blanc, une histoire que l’on raconte consciencieusement.
Nour El Yacoubi, c’est d’abord un nom qui s’épelle, avec des lettres, et les lettres, les mêmes, aussi fou que cela puisse paraitre peuvent composer d’autres mots, comme Personne, comme identité, comme identité d’une personne, comme intégrité mieux qu’intégration, comme danse.
Le GdRA est un collectif agissant, scénique, qui ne semble pas s’effrayer d’utiliser tout ce qui est à sa portée, pour dire, et porter les mots haut. Haut comme deux corps rebondissant sur un trampoline, haut comme un baiser que l’on se donne tout en haut, haut comme la musique arrivant par surprise. Malgré l’interdiction de s’aimer et celle de danser. Nour est le deuxième spectacle d’une trilogie qui commençait bien, puisqu’elle commençait par les Singularités ordinaires. Nour est le témoignage que les sciences humaines survivent à la scène. Et Nour c’est la lumière en arabe littéraire. Christophe Rulhes et Julien Cassier ont fondé (avec Sébastien Barrier) en 2007 le GdRA, et sont nos invités aujourd'hui.
LIBERATION | 2011 | HELENE FERRARD
Nour dégage beaucoup de passion et de conviction.
La recherche d'une communication avec le public, un travail de fourmi qui commue des phrases éparses en mosaïque. Le résultat de révèle touchant, souvent drôle."