Théâtre
& Formes

Bois Sacré

S'enforester

L’Atecopol et le GdRA s’allient afin de partager leurs expériences de chercheu.se.r.s, pour faire œuvre commune de création. Ensemble, ils vont inviter les publics à partager des sensations et des sens en forêt, des expériences et des récits de vie et de vécu en forêt. Ils proposeront au public de vivre un temps au milieu des bois, y cultivant une attention profonde au vivant. Dans un monde où la terre s’est tue, ayant perdu l’écoute des humain.e.s et ne prenant plus la parole que par réactions telluriques, tempétueuses, catastrophiques, fragilisant l’habitat et l’habitabilité, il semble néces- saire de questionner les imaginaires et de trouver des format propices au dialogue et à l’écoute entre humain.e.s et non humain.e.s. Partager un commun entre terrestres, terres et Terre, et tenter ainsi de renouer les liens qui nous unissent au vivant, « par-delà nature et culture », en forêt.

 

Une collaboration toulousaine inédite : L’Atecopol & le GdRA

Les rapports scientifiques ne suffisant pas, chercheu.se.r.s ressentent le besoin de s’adresser au grand public d’une manière nouvelle, par le biais de formes artistiques ou de restitutions novatrices, qui touchent la sensibilité et admettent l’engagement biographique et l’affleurement des émotions. Il s’agit de mobiliser les affects des chercheu.se.r.s, des artistes et du public, en quête de formats neufs ou retrouvés, où tous les participants, public y compris, cherchent une symétrie de parti- cipation. Proposer aux femmes et aux hommes de « s’enforester », pour tenter de remédier aux « extinctions d’expérience de la nature » (cf. Robert Michael Pyle, The Thunder Tree, 1993) est l’un des objectifs que l’Atelier d’écologie politique de Toulouse s’est fixé, pour contribuer de façon originale au partage des savoirs. Mobiliser et mettre en scène et en jeu des récits scientifiques sur la forêt et en forêt : telle est la proposition faite par des membres de l’Atécopol au GdRA.

Le GdRA, de son côté, multiplie depuis quinze ans les expériences de créations artistiques parta- gées avec les scientifiques, à la source d’une rhétorique, de méthodes, de processus d’enquêtes et de recherches empiriques qui nourrissent l’éloquence de ses spectacles. Il demande régulièrement
à des scientifiques d’engager dans des œuvres écrites, en vue de transmettre des émotions et des fictions vraies. Il considère en effet que la science peut jouer de la fiction pour transmettre preuves et arguments : la science située dans le vivant peut être chaude, controversée, animée, politique et de plus en plus indispensable à la compréhension des enjeux écologiques contemporains. Le GdRA a écrit à plusieurs reprises sur la forêt ou sur des entités non humaines, dans ses pièces Sujet, Selve, Yori Kuro Mono, Lenga, Au Milieu des Terres. La série de pièces en cours s’intitule La Guerre des Natures. La compagnie aime répondre à divers contextes de commandes ou d’invitations ayant trait aux enjeux écologiques, aux cosmopolitiques autochtones et aux écosocialités locales.

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