Ethnographiques Le syndrome de Malinowski
Que faut-il faire et dire lorsque nous rentrons dans l’appartement d’un nouveau voisin, un théâtre, un village lointain ou un squat urbain pour la première fois ? Comment placer son corps, que regarder, où agir ? Comment dire alors sur l’autre, exotique ou familier ? Et, a fortiori, comment écrire sur cette part indomptée de soi-même ? Ethnos ; le peuple. Graphein ; l’écriture, le signe. Ethnographique ou comment écrire sur les gens. Qu’il s’agisse de l’écriture de six auteurs contemporains confrontés à un lieu artistique en train de se faire en 2008 ou de celle de l’anthropologue Bronislaw Malinowski rencontrant les Trobriandais de Nouvelle Guinée en 1911, le texte n’est pas toujours facile à trouver. Difficulté accrue lorsque les observés, le menuisier, le « sauvage », le guerrier Héyalo ou le Vendredi, se mettent eux aussi à écrire à leurs façons, en gestes, en verbes et en corps, répondant alors au livre et renvoyant aux Robinson(s) un regard forcément réflexif, parfois lucide voire cynique. Au plateau, des images, des mots projetés, des chansons et, surtout, un danseur et un comédien qui dialoguent au sujet de nos difficiles rencontres : celles, jubilatoires ou parfois douloureuses, qui provoquent le syndrome de Malinowski.
