Droits culturels au Sénat

Le 14 novembre 2016 nous étions au Sénat. Il me semble que le référentiel des droits culturels devrait s’imposer à nous d’évidence (artistes, acteurs et opérateurs culturels, programmateurs, élus) tant il se base sur les fondamentaux de la liberté humaine des personnes en terme d’arts et d’expressions. Il rejoint le meilleur des courants culturalistes, perspectivistes et structuralistes des anthropologues, et ses acteurs et philosophes devraient peut-être le rapprocher du pragmatisme américain et des courants pédagogiques, écologiques et artistiques alternatifs de la fin du 19ème et du début du 20ème siècle : Montessori, Frenet, Dewey, Duncan, Steiner, Black Mountain College, etc. Plutôt que d’en clamer la prétendue nouveauté, il serait sans doutes bon de l’enraciner dans la longue histoire continuiste et (peut-être) cumulative des droits humains et culturels des personnes, qui embrasse les sphères des arts, des sciences, de l’éducation ; de la santé des âmes et des corps avec ses avatars modernes que sont la médecine, la psychanalyse et la psychiatrie ; de l’ordinaire, du style et du spirituel, avec là-aussi ses avatars récents que sont les grands monothéismes ; mais aussi les autres façons d’être au monde ailleurs qu’en occident ou quelque part sous l’occident. Et bien sûr, réfléchir à la participation, décoloniser l’histoire de toute prétention progressiste, remettre en cause et justicier les colonialismes, nationalismes et impérialismes… bref, un gouffre, une montagne, un océan, des paradigmes à franchir et à déconstruire. De belles batailles en perspective pour 2017. Quoiqu’il en soit, nous furent honorés et très intéressés par l’invitation faite au Sénat à Paris pour discuter ce « nouveau référentiel ». Maintenant inscrit dans la loi, nous souhaitons qu’il génère actions, réflexions et échanges. 

C.R.

Vers le site de la sénatrice Sylvie Robert et des prises de parole filmées du colloque

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