Théâtre
& Formes

SUJET

triptyque de la Personne Tome - 3 -

Le triptyque de la Personne, dont l’écriture et la réalisation théâtrale ont débuté en 2007, se clôture avec son dernier tome intitulé SUJET. Après Singularités Ordinaires et Nour, SUJET porte au plateau la personne fragile et soignée. Le tome 3 du triptyque de la Personne élargit en creux une réflexion sur les attachements qui permettent aux individus de présenter une identité vécue cohérente et de tenir en eux « une personne ». Le GdRA poursuit ainsi l’écriture d’un théâtre narratif et contextuel. Un théâtre du portrait.

Au cœur des bois un homme se transforme en biche. Un saint soigne des « fous ». Un chercheur décrit le rituel du serpent des indiens hopi et séjourne en clinique psychiatrique. Un « patient » est Bruce Lee et le Christ à la fois. Un ethnopsychiatre parle « sur la conception du sujet en Finlande. » Une chanteuse de tarentelle italienne raconte les piqûres qu’une araignée faisait aux malades de l’âme.
Dans cette pièce, diverses situations narratives posent les questions mêlées de la personne, de la norme et du soin. Que veut dire « sujet » chez les modernes ? Dominé ? Emancipé ? A quel point le mystère du « sujet normal » tisse des liens avec le pouvoir, le comportement justiciable et acceptable, la science et la santé ? Au cœur d’un théâtre des humanités, tout en racontant l’histoire d’Emile fils de l’homme à la biche, les corps engagés parlent, dansent, tombent, s’élèvent, chantent comme autant de sujets liés, attachés et libres, jubilants, pris. Jusqu’en forêt.

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INFERNO MAGAZINE – 2014 – YVES KAFKA

Mais qui dit pluridisciplinarité, ne dit pas pour autant concession à l’air du temps.

[…] le GdRA non seulement échappe à cette critique mais utilise ces différents modes d’expression comme les éléments essentiels d’une grammaire au service de sa syntaxe. Il invente un langage scénique qui, en déstructurant l’unicité de la forme, entend mettre en oeuvre un langage multiforme, seul à même de rendre compte de la déconstruction nécessaire du sujet-humain. En effet pour contrecarrer toute vision dogmatique de ce qu’est une personne, le recours à des expressions éclatées que sont la vidéo, le cirque, la danse, le théâtre et la musique, participe de manière métaphorique à ce dessein. »

THEATRE DU BLOG | 2014 | VERONIQUE HOTTE

Rechercher ainsi son identité dans le déploiement des performers est un plaisir...

"Le passage à la scène de cette écriture étoilée et de ces éclats de langage polyvalent convie ensemble l’acrobatie, la danse, le théâtre, le texte, la vidéo et la musique. La visée dramaturgique transfigure le réel en partant du quotidien. Les performers s’engagent de tout leur corps dans l’espace scénographique et son volume – sons et images, mouvements et jeux de scène, écran et cordes lisses. [...] Tous les interprètes s’adonnent à leur art dans le respect des autres : ils sautent, s’élancent dans les hauteurs, rebondissent, tombent, chutent, se relèvent, s’attachent à des liens improbables puis s’en délivrent. On ne sait où donner de la tête face à ce capharnaüm organisé à l’écoute de la guitare, de la clarinette basse, de l’accordéon, des claviers, de la batterie et des percussions, près des troncs d’arbres et des cordes attachées librement aux cintres. Qui est-on ? Rechercher ainsi son identité dans le déploiement des performers est un plaisir."