Silikeimë
Le GdRA, en coréalisation avec le programme de recherche européen en sciences humaines et en arts OSPAPIK, avec l'artiste pluridisciplinaire, metteur en scène et anthropologue occitan Christophe Rulhes, conçoit une prochaine pièce. Ils invitent l’artiste amazonien Wayana, Aimawale Opoya, pour coécrire une création théâtrale. Ensemble, à partir des « Ciels de Case » Maluwana, cosmogrammes traditionnels Wayana aux significations discutées que fabrique et peint Aimawale, ils mènent une enquête au sujet de l’astronomie amérindienne. Du point de vue autochtone, ils questionnent les étoiles, les récits qui leur sont associés, ainsi que l’activité du Centre Spatial Guyanais et du Centre National d’Etudes Spatiales français basé non loin du village de Taluen où vit Aimawale. Cette collaboration donnera une pièce de théâtre originale jouée et dite par Aimawale, mise en musique et en scène par Christophe et où dansera la circassienne et équilibriste Charlotte Le May, elle aussi porteuse d'un texte dédié aux étoiles, depuis des points de vue divers, notamment celui de l'astrophysique moderne.
En Wayana, un mot est apparu pour désigner les satellites : Silikeimë ou « étoile criquet ». Que sont ces engins spatiaux qui sillonnent le ciel ; traversent les traces de l’incendie primordial et fondateur de kumaka le grand arbre ; traversent la lumière des gens brûlés qui souhaitaient retrouver Jenunu sur la lune ; frôlent Silike le criquet inventeur de la nuit ; peuplent la voie lactée des villages amazoniens de bord de fleuve ; concentrent l'énergie de la Guyane française quand les habitants du village de Taluen cherchent à obtenir un collège, et un accès plus régulier à l’électricité solaire ? Christophe Rulhes et le GdRA inscrivent ici une anthropologie de la vision et du visible, une anthropologie de l’ocularité, dans le contexte d’une forêt trouble et polluée où les modes de vie se renouvellent. Qui cherche à voir quoi ? Pour quel et par quel pouvoir ? Un théâtre de textes plurilingues, de peinture, de musique, de corps dansant. Deux résidences au village de Taluen sont organisées en Amazonie Guyanaise au fil de la création, en juillet 2025 et à l'été 2026.
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